
Mes bien-aimés, pourquoi avez-vous si peur?
Myrna - Syrie
Nombreux sont les fidèles lecteurs de Stella Maris qui demandent des nouvelles de Myrna, la voyante de Damas en Syrie. Elle leur est devenue familière par les événements qui ont commencé en 1982 et que ce mensuel a rapporté fidèlement, et par la proximité qu’ils ont pu avoir avec elle, lors de ses nombreux voyages de témoignage en France et en Europe.
Myrna continue sa mission dans son pays, comme le Christ et sa sainte Mère le lui ont demandé, malgré la tragédie qui s’est abattue sur eux depuis 2011.
C’est un couple solide qui répond à la volonté de Dieu, obéissant aux propositions d’évangélisation qui lui sont faites. A la demande des autorités religieuses, Myrna vient de visiter pour la sixième fois la Slovaquie où il y a quelques années elle avait rencontré le pape François qui l’avait officiellement invitée à Rome.
En avril 2025, après un voyage au Liban, Myrna se prépare au Temps pascal et notamment au Triduum qui voit une foule envahir leur petit patio pour les célébrations liturgiques. Le Samedi saint, Myrna communique: «On a commencé à réciter le chapelet du Rosaire en présence du Père Boulos Fadel. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là. Le Père me demande d’allumer la bougie comme nous le faisons le jour de la Résurrection. C’est alors que j’ai ressenti un malaise identique à celui précédant une extase, mais j’étais en pleine conscience. On m’a accompagnée jusqu’au lit et j’ai entendu une voix claire mais différente de celle qui résonne naturellement de l’extérieur. C’était une voix intérieure qui disait:
«Mes bien-aimés, pourquoi avez-vous si peur? Armez-vous de patience. Soyez inébranlables dans votre espérance, car je suis votre seul recours. Sans moi la vie serait tellement dure pour vous.
Ne vous inquiétez pas du lendemain.
Méfiez-vous de qui vous mène au péché. Les tentations vous submergent. Combattez votre faiblesse et libérez-vous, car vous êtes cernés par le mal; et le comble, c’est que vous devenez vos propres ennemis. Ne laissez pas Satan ébranler votre foi, votre liberté, votre volonté, et vous soumettre à son pouvoir. Ne vous trompez pas. Prenez soin de vous, en combattant le mal qui est en vous.
Comme je vous l’avais dit, Je suis fidèle à mes promesses; mais avez-vous été fidèles à la confiance que j’ai mise en vous?
Etes-vous le rayon de lumière qui doit briller dans les ténèbres de cette vie pour les âmes qui souhaitent se racheter et se rapprocher de moi?
Mes enfants faites-moi confiance, je ne veux que votre bien.»
Le moment de recueillement passé, tous les fidèles ont rendu grâce pour cette nouvelle manifestation de l’amour de Dieu pour son peuple.
Rappelons les deux derniers messages de 2004 et de 2014, reçus eux aussi alors que tous les chrétiens fêtaient ensemble la Pâque du Seigneur. Ils s’inscrivent dans cette demande d’unité, que Marie et Jésus souhaitent voir établie.
Message de Jésus-Christ du Jeudi saint 8 avril 2004: «Voici la source à laquelle se désaltère toute âme. La plaie de mon cœur est la source de l’amour. Quant aux plaies, elles sont à cause d’un crime que je n’ai pas commis.»
Message de Jésus-Christ le Samedi saint 10 avril 2004: «Mon dernier commandement pour vous; rentrez chacun chez soi, mais portez l’Orient dans votre cœur. D’ici a jailli une lumière, dont vous êtes le rayonnement pour un monde séduit par le matérialisme, la sensualité et la célébrité au point qu’il en a perdu ses valeurs. Quant à vous, préservez votre authenticité orientale. Ne permettez pas que l’on vous aliène votre volonté, votre liberté et votre foi dans cet Orient.»
Message de Jésus-Christ le Jeudi saint 17 avril 2014: «Les blessures qui ont saigné sur cette terre, sont celles-là mêmes qui sont dans mon corps, parce que la cause et l’auteur sont le même. Mais ayez confiance, leur sort sera le même que celui de Judas.»
En ce Triduum pascal de 2025, sont revenus en mémoire à Myrna le message de Jésus du lundi 26 novembre 2001: «Qu’elle est belle la famille dont la devise est l’unité, l’amour et la foi. Son chemin est mon chemin, et ma Mère est son soutien…»
Car, dans ce petit patio de Soufanieh, devant l’icône de Marie et l’Enfant, une foule se pressait, alors que les événements politiques de ce pays déchiré depuis 2011 étaient porteurs d’instabilité et d’anxiété.
Au milieu de ces personnes à genoux, en prière, se trouvait une jeune musulmane venue de Deraa à la frontière sud de Syrie avec des moyens limités sûrement, mais toute confiante.
Et voici son témoignage: «Je te remercie Myrna d’avoir partagé avec nous tous, et moi en particulier, ces moments merveilleux. Les mots sont impropres pour exprimer ce que j’ai vécu de grâces en ce Samedi saint de lumière, mais aussi en souvenir de tout ce qu’a été pour moi, la Vierge de Soufanieh, du début des événements à ce jour. Ce sont des manifestations spirituelles qui viennent du Ciel et qui remplissent nos âmes au point que nous ne savons plus comment faire partager nos émotions. C’est un peu comme quand nous disons à quelqu’un “je t’aime” et que ces mots si brefs sont bien pauvres pour exprimer la plénitude des sentiments que nous éprouvons dans l’instant. Je vais continuer à méditer sur ce qui s’est passé ce saint Jour, et ce que cela signifie pour ma famille, mes amis, et ces prisonniers dont mon père a fait partie.
Tu me pardonneras Myrna de t’importuner peut-être par le poids et la longueur de mon témoignage mais ce que j’ai vécu avec vous, ce jour-là, est comme un rêve qui a laissé dans mon âme et mon cœur, des traces si profondes que j’éprouve un intense besoin de vous les rapporter. J’étais venue en fait en ce jour béni, pour confier spécialement à la Sainte Vierge l’âme de mon papa qui, nous le pensons, doit être mort en prison. J’ai allumé une bougie à son intention au milieu des prières et des chants qui montaient et au début, j’avais la seule intention de me consacrer exclusivement à la mémoire de mon Père, à l’amour que j’avais pour lui, à la paix que je lui souhaitais après tant de douleur. Et puis, j’ai eu honte, honte d’oublier de prier pour tous ceux qui anonymement l’ont accompagné dans son martyre. Je me suis sentie tellement égoïste et personnelle de ne pas prier aussi pour ces prisonniers innocents sacrifiés, partis sans laisser aucune trace à leur famille.
Et voilà que dans ce patio, l’icône devant mes yeux s’est mise à exsuder de l’huile. Alors j’ai su que ma prière pour tous ceux qui ont disparu, a été entendue par le Dieu de l’Univers et qu’elle a été utile à leur âme. Je te confie tout mon ressenti, Myrna, pour que ce témoignage, sans perturber ta conscience, porte des fruits. Je le fais librement avec humilité et honneur. Tu peux citer mon nom, dire d’où je viens. Je suis pleine de gratitude d’avoir vu cette icône vénérée depuis quarante ans, couler devant moi sous mes yeux alors que je priais intensément. C’était pour mon père, pour mon père que j’aimais, et pour tous ceux auxquels je pensais et que j’invoquais à cet instant.
J’avais fait depuis longtemps le vœu de revenir à Soufanieh, à Damas, dès que l’occasion se présenterait pour moi et c’est au moment où j’ai eu l’intuition que mon père n’était plus de ce monde, que j’ai pu le faire, ce Samedi saint béni.»
Le courage et la foi de cette jeune musulmane a bouleversé toute la communauté de Soufanieh. Dans ce pays, mutilé, presque détruit, l’espérance subsiste. Elle est alimentée par les chrétiens du monde qui continuent à prier, à venir en pèlerinage régulièrement malgré la guerre.
En 2022, des Clarisses d’Italie ont demandé l’autorisation d’assister au 40e anniversaire des apparitions de la Sainte Vierge à Damas.
A la date et à l’heure précises où, selon les témoins, Myrna a vu apparaître en décembre 1982, une boule blanche au premier étage sur le balcon de sa maison, la boule traversant l’eucalyptus du terrain vague devant chez elle, pour se transformer en la silhouette de Marie, les sœurs de la petite communauté de Clarisses se trouvaient à genoux, au pied de l’arbre pour rendre grâce pour cet événement unique. C’est cette ferveur qui continue à imprégner chrétiens et musulmans en Syrie et bien au-delà, malgré les dangers et les instabilités de ce pays où en 1990 le 15 août, la Vierge apparaissait encore à Myrna pour un message, hélas prémonitoire: «Mes enfants, priez pour la paix, et surtout en Orient, car vous êtes tous frères dans le Christ.»
Jean-Claude et Geneviève Antakli,
écrivains-biologistes