
Quand des rationalistes persécutent Jésus à travers les mystiques
Maria Valtorta (1897-1961)
«Et voilà une grande douleur pour moi, l’Eternel Maître, tenu en captivité par vous…»
Communiqué1 du Dicastère pour la Doctrine de la Foi concernant les écrits de Maria Valtorta
«Le Saint-Siège reçoit souvent des demandes d’éclaircissements de la part de clercs et de laïcs concernant la position de l’Eglise sur les écrits de Maria Valtorta, tels que l’ouvrage Le poème de l’Homme-Dieu, connu aujourd’hui sous le titre L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, et d’autres publications.
A cet égard, il est rappelé que les prétendues «visions», «révélations» et «communications» contenues dans les écrits de Maria Valtorta, ou en tout cas qui leur sont attribuées, ne peuvent être considérées d’origine surnaturelle, mais doivent être considérées comme des formes littéraires que l’auteur a utilisées pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus-Christ.
Dans sa longue tradition, l’Eglise n’accepte pas les évangiles apocryphes et autres textes similaires comme normatifs, car elle ne reconnaît pas leur inspiration divine, et renvoie à la lecture sûre des évangiles inspirés2.»
Cité du Vatican, 22 février 2025
A noter qu’à la différence des documents présentés sur le site du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), celui-ci n’est pas signé du préfet, Victor Manuel cardinal Fernandez? De plus, les conclusions devraient normalement être exprimées dans un terme latin précis qui manque ici: «22. Declaratio de non supernaturalitate»… Et «Cette décision doit être fondée sur des faits et des preuves concrètes et avérées.» «La possibilité d’une déclaration de “non-supernaturalité” demeure, uniquement lorsque des signes objectifs apparaissent qui indiquent clairement une manipulation présente à la base du phénomène, par exemple lorsqu’un voyant présumé affirme avoir menti, ou lorsque des preuves indiquent que le sang d’un crucifix appartient au voyant présumé, etc.»3 Ces «signes objectifs» manque aussi. Tout cela nous interroge sur l’autorité réelle de ce communiqué. Où est la manipulation?
«A tous je donne le moyen de me désirer et de me connaître»
Dans ce communiqué deux arguments sont avancés:
1. Puisque ce sont de «prétendues “visions”, “révélations” et “communications”, “elles ne peuvent être considérées comme d’origine surnaturelle”».
2. «Les évangiles apocryphes et autres textes similaires ne sont pas normatifs.» Uniquement la Parole de Dieu dans la Bible: Ancien et Nouveau Testament.
Que le DDF rappelle que l’Evangile est la norme de la Révélation, c’est son devoir. Une révélation privée n’aura jamais l’autorité de la Révélation biblique: «Dans sa longue tradition, l’Eglise n’accepte pas les évangiles apocryphes et autres textes similaires comme normatifs, car elle ne reconnaît pas leur inspiration divine.»
Le Poème de l’Homme Dieu, titre original, doit être lu et mesuré par l’Evangile. En la classant dans la catégorie «apocryphe», ces écrits dictés par Jésus et Marie à Maria Valtorta, «âme-victime», «ne peuvent pas être reconnue d’inspiration divine» et donc ne «peuvent être considérés d’origine surnaturelle».
«Apocryphe?», soit «caché», «dont l’authenticité est douteuse», «dont l’Eglise ne reconnaît pas l’origine divine».
Peut-on dire: «hors de l’Evangile, pas de surnaturel»?
De même qu’il y eut des prophètes avant Jésus-Christ, de même le charisme prophétique a toujours accompagné l’Eglise, du vivant de Jésus jusqu’à aujourd’hui. Ne jouons pas sur les mots. Jamais cette Œuvre n’a été présentée comme étant un apocryphe, mais comme une nouvelle révélation privée prophétique destinée à porter les âmes vers Dieu: «Ce que je fais plutôt en te faisant “voir’” l’Evangile? C’est une tentative plus forte pour amener les hommes vers moi.» Comme le dit l’Evangile: «Le Paraclet, l’Esprit Saint qu’enverra le Père en mon Nom, lui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.» (Jn 14,26). C’est clair.
«… ne peuvent être considérées d’origine surnaturelle»
Que le DDF ne veuille plus reconnaître la dimension surnaturelle d’une œuvre, c’est ce qui est écrit dans les Normes procédurales pour le discernement de phénomènes surnaturels présumés (17 mai 2024).
Nous y lisons: «Le Dicastère a récemment proposé au Saint-Père de mettre fin au discernement en la matière, non par une déclaration de supernaturalitate, mais par un Nihil obstat.»
D’où, selon ce point de vue rationaliste: Puisque ce sont de «prétendues “visions”, “révélations” et “communications” contenues dans les écrits de Maria Valtorta, ou qui leur sont attribuées, elles ne peuvent être considérées comme d’origine surnaturelle».
Le DDF s’est contenté de retenir des déclarations ou communiqués négatifs antérieurs, pour affirmer que ce sont de «prétendues visions…» en se gardant bien d’entendre celles qui confessaient le surnaturel. Bien sûr, Mgr Michelini, Padre Pio, Mère Teresa… ne sont que des saints mystiques.
Alors que s’exerçait encore l’Inquisition, au cours de l’audience du 26 février 1948, le pape Pie XII conseilla au confesseur de Maria et à ses confrères: «Publier l’œuvre telle qu’elle. Il n’y a pas lieu de donner une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront comprendront.» Les cardinaux Bea, Gagnon, Padiyara, les évêques Carinci, Danylak, Pearce… ont témoigné en faveur de l’œuvre. Mgr Raffa a déclaré que «pour écrire une seule partie de l’œuvre, il faudrait être un auteur tout à la fois grand poète, bibliste talentueux, théologien confirmé, expert en archéologie et en topographie et profond connaisseur de la psychologie humaine»4.
Le communiqué affirme: «Ces écrits doivent être considérées comme des formes littéraires que l’auteur a utilisées pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus-Christ.» Maria Valtorta dit d’elle-même: «Qu’on se persuade que moi, quand je ne suis pas tenue par Jésus, je suis une parfaite ignorante: je ne vois rien, je ne comprends rien. Il est donc parfaitement inutile de venir me demander, à moi, quelque chose, après que mon travail soit fini. Je ne sais plus rien. Je ne comprends plus l’utilité d’un passage, Rien. Zéro absolu et obscurité totale!» (ETMV, T. 3 p. 21, 1985)
C’est moi qui vais répondre à ta place
Souvent dans L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, Jésus manifeste son intention à réaliser cette œuvre. Par exemple dans le tome 2:
Jésus: «Ce que tu as écris le 30 janvier pourrait donner occasion à ceux qui doutent d’avancer leur “mais” et leurs “si”. C’est moi qui vais répondre à ta place. Tu as écrit: “Quand je vois ainsi, mes forces physiques et particulièrement cardiaques subirent une grande dispersion.” Il y aura sûrement des “docteurs de l’impossible” qui diront: “C’est la preuve que ce qui lui arrive est humain, parce que le surnaturel procure toujours force et jamais faiblesse.” Qu’ils m’expliquent alors pourquoi les grands extatiques, après une extase au cours de laquelle ils ont dépassé les possibilités humaines en supprimant la douleur, le poids de la matière, conséquence de blessures internes et d’importantes hémorragies, jouissant d’une félicité qui les fait paraître beaux, même physiquement, dès que l’extase cesse, restent évanouis par terre, de façon à faire penser que leur âme s’est séparée d’eux…» (T. 2, p. 15)
Je recours à la vision de mon Evangile et je l’explique pour la rendre plus claire et plus attrayante
Et aussi, page 21, où le recours à la vision anticipe l’ère du numérique et des vidéos:
«Sais-tu, Maria, ce que tu fais? Ce que je fais plutôt en te faisant voir l’Evangile? C’est une tentative plus forte pour amener les hommes vers moi. Tu l’as désiré par tes prières ardentes. Je ne me borne plus à la parole. Elle fatigue et les éloigne. C’est un péché, mais c’est ainsi. Je recours à la vision de mon Evangile et je l’explique pour la rendre plus claire et plus attrayante.
A toi je donne le réconfort de la vision. A tous je donne le moyen de me désirer et de me connaître. Et si encore elle ne sert pas et si comme de cruels enfants ils rejettent le don sans en comprendre la valeur, à toi, le don restera et à eux ira mon indignation. Je pourrai, une fois encore, faire l’antique reproche: “Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé. Nous avons entonné des lamentations et vous n’avez pas pleuré.”
Mais qu’importe. Laissons-les, les “inconvertissables” accumuler sur leurs têtes des charbons ardents et tournons-nous vers les brebis qui cherchent à connaître le Pasteur. Le Pasteur, c’est moi et tu es la houlette qui me les amène.»
«J’ai donné ce récit, parce que mon désir était qu’il vous fût connu.» Mais…
Enfin, au terme du second volume, page 650 (1985):
Et Jésus dit: «Avec cela se termine la première année d’évangélisation. Prenez-en note. Que vous dire encore? J’ai donné ce récit parce que mon désir était qu’il vous fût connu. Mais il se produit pour ce travail la même chose qu’avec les pharisiens. Mon désir d’être aimé – connaître, c’est aimer – se trouve repoussé par trop de choses. Et voilà une grande douleur pour moi, l’Eternel Maître, tenu en captivité par vous…»
Comme de cruels enfants, ils rejettent le don sans en comprendre la valeur
Qu’au DDF certains prétendent que ces révélations «doivent être vues simplement comme des formes littéraires utilisées par l’auteure pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus-Christ» est contraire à la vérité. Tant de faits le prouvent, y compris la recherche scientifique.
A-t-on jamais vu un auteur de roman présenter dans une même œuvre 736 personnages, avec leurs divers relations, avec tant de précisions et d’authenticité? Sans compter les innombrables informations astrologiques, géologiques et topographiques, découvertes progressivement après ses écrits5. Et même parfois des clarifications sur des passages obscures de l’Evangile.
Ces connaissances de Maria Valtorta dépassent largement ses moyens.
Mais le plus significatif, c’est qu’à la lecture et méditation de cette œuvre, notre amour pour Jésus grandit quand on découvre encore mieux le même Jésus, Fils de l’Homme, que celui de l’Evangile, le même amour, la même doctrine, la même détermination à accomplir sa mission: donner sa Vie pour le salut des hommes, pour mon salut.
Nous laisserons à Jésus le discernement final donné le 19 septembre 1975 à Mgr Ottavio Michelini (1906-1979), dans Confidence de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles:
«Ils n’ont pas cru à mon Evangile, ils ont distordu ma vérité. Ils n’ont pas cru aux âmes-victimes auxquelles j’ai parlé. Dans leurs paroles j’ai mis le sceau de ma grâce; ils ont résisté à tout.
J’ai dicté à Maria Valtorta, âme-victime, une œuvre merveilleuse. De cette œuvre, je suis l’Auteur. Tu t’es rendu compte des réactions rageuses de Satan.
Tu as constaté la résistance que beaucoup de prêtres opposent à cette œuvre qui, si elle était – je ne dis pas lue – mais étudiée et méditée, apporterait un bien immense à tant d’âmes. Cette œuvre est source de sérieuse et solide culture. Mais à cette œuvre, à laquelle est réservée un grand succès dans l’Eglise régénérée, on préfère les ordures de tant de revues et livres de présomptueux théologiens.»
A noter que Mgr Michelini était le mystique en service auprès du pape Paul VI.
Oui, vivement «l’Eglise régénérée»!
Lisons d’abord les évangiles en priant l’Esprit Saint. Puis méditons sur L’Evangile tel qu’il m’a été révélé. Nous augmenterons notre connaissance et notre amour de Jésus et du prochain: «connaître, c’est aimer», et prions pour la diffusion des Œuvres de l’Esprit données à Maria Valtorta!
Christian Parmantier
Notes:
1. https://www.vatican.va/roman_curia/
congregations/cfaith/doc_doc_index_fr.htm
2. valtorta_fr.htmlhttps://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_ddf_doc_20250222_comunicato-scritti-valtorta_fr.html
3. https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_ddf...
4. Pro et contra Maria Valtorta, CEV 2017, 7e édition, Lettere di Vescovi, pp. 293-294.
5. Cf Dictionnaire des personnages de l’Evangile selon Maria Valtorta et Dictionnaire géographique de l’Evangile d’après Maria Valtorta.