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Sur le Calvaire avec le Christ et sa Mère

Don Dolindo

Dans ses contemplations solitaires, Don Dolindo écrivait des pensées sur des billets en forme de croix, dont il repliait les bras pour recouvrir le texte. Alors que les petites images étaient pour les autres, ces billets constituaient une sorte de journal intime qui confirme le lien de totale fusion du mystique avec Jésus. Il se sentait, durant ces nuits de passion offertes pour le prochain, réellement sur le Calvaire avec le Christ et sa Mère.

Dans l’un de ces billets du 13 octobre 1963 on lit:
«Ô Jésus, mon pauvre cœur tremble et mon âme gémit pour toutes les douleurs du monde. Aie pitié des âmes qui souffrent, aie pitié de celles qui gémissent loin de toi, dans le péché! Que je sache prier et réparer et aussi consoler ceux qui gémissent. Ô Marie, à toi je me confie, couvre-nous de ton manteau, ô Maman très aimante. Ave Maria.»
Sur un autre de ces billets, «correspondance secrète» entre lui et le Seigneur, sont notées plusieurs dates, sans doute parce qu’il a complété le texte en différentes nuits de prière et de sacrifice: «21 novembre 1962, 4 janvier 1963, 22 février, 29 mars, 3 mai, 20 juin, 2 août.» Ce sont tous des vendredis. Sous les jours on peut lire:
«Je suis un ver devant toi, mon Jésus, glorifie-toi dans ma nullité, ordonne dans la vie terrestre et fais que je puisse être comme un cierge devant le Saint-Sacrement, entièrement consumé pour ta gloire et pour les âmes. Comme s’incline la mèche, comme elle danse et s’éteint, ainsi je penche la tête dans un dernier souffle: Je t’aime Jésus. Je t’aime Marie! Bénissez les âmes qui sont oubliées et réconfortez-les.» …
Parfois il se servait aussi de son sang pour écrire les mots dictés dans sa relation personnelle avec Jésus et la Vierge Marie, ou pour compléter le visage du Christ sur les crucifix qu’il fabriquait de ses mains. Tenant en main ces petites plumes, il prononça des paroles significatives au sujet de son œuvre monumentale qu’est le Commento alla Sacra Scrittura: «Que je puisse les briser de mes mains, si je devais me rendre compte qu’en écrivant je n’ai pas fait la Volonté du Seigneur.»
De ses dialogues silencieux avec Jésus Crucifié est née une autre réflexion émouvante, ou mieux une prière que Don Dolindo nous a laissée:
«Voilà Jésus, deux crucifiés, l’un en face de l’autre. Le divin Crucifié c’est toi, ouvrant les bras pour m’embrasser dans ta grande bonté. Le crucifié blessé par sa grande misère, c’est moi qui ouvre les bras pour recourir à ta miséricorde et déposer en toi tous mes malheurs! Je regarde vers toi, mon Jésus. Je vois qu’il y a une intimité entre nous deux. Tes yeux me fixent et mes yeux te regardent: nos regards se croisent, l’un qui supplie, l’autre qui pardonne; l’un qui implore et l’autre qui juge avec miséricorde! Ainsi t’a regardé le Bon Larron sur la Croix et ainsi tu l’avais regardé, ô Jésus! Quatre mains crucifiées se font face: les tiennes fixées à la Croix pour me libérer de l’esclavage, les miennes, immobilisées par ma misère, se tendent vers toi pour être détachées. Quatre pieds cloués se font face: les tiens bloqués par l’amour, les miens par la paresse et l’inertie. Oh, le point de rencontre entre toi et moi Jésus, c’est ma misère. Ma misère qui te fait confiance, Jésus, crucifié par amour miséricordieux.»
Il me répétait souvent, depuis ma jeunesse, qu’il fallait vivre «pour faire la gloire de Dieu». Chacun de nos gestes et de nos choix devrait avoir comme but cette priorité: se placer dans le sillage de la Volonté divine. Cela demande du discernement, de s’interroger toujours pour savoir si ce que nous faisons, ou voudrions faire est à la gloire du Seigneu­r ou plutôt destiné à satisfaire notre égoïsme, notre vanité, ou notre incapacité à pardonner.
Au sujet de notre comportement envers ceux qui nous ont fait du mal, Don Dolindo nous disait que le silence n’est pas suffisant, ni le manque de réaction. La réplique doit être aimante, donc active. «Aimer ses ennemis» écrit-il dans le commentaire à l’Evangile de Matthieu (1936-37), «Cela ne signifie pas ne pas éprouver de la répugnance pour le mal qu’ils ont commis, surtout si ce mal a offensé et souillé leur propre âme. Cela ne veut pas dire ne pas ressentir les réactions de notre nature qui répugne et réagit au mal, ou celles de l’orgueil qui se manifeste. Cela veut dire faire du bien à ceux qui nous haïssent et implorer sur eux la miséricorde divine, pour qu’elle change leur cœur et leur volonté et en fasse de nouvelles créatures. […] Avoir un ennemi signifie avoir un obstacle à sa propre paix et aussi un danger extérieur, car l’ennemi peut nous faire très mal. Le chemin le plus beau est de le regarder avec compassion, d’excuser ses méfaits, de briser une volonté inique par quelque bienfait spirituel ou corporel, qui dissipe ses préjugés et le fasse changer de sentiments. Il vaut mieux paralyser les initiatives de l’ennemi par la charité. Là où la charité n’a pas d’effet, il faut paralyser par la prière. […]
S’il était contraire à la nature humaine de pardonner et d’aimer ses ennemis, l’Eglise ne serait pas pleine de saints qui l’ont honorée par cette vertu. Ce n’est pas une exception, dans l’Eglise, mais la norme, pour que tous passent par les épreuves des méchants. Il est impossible de s’envoler vers le ciel, sans avoir d’abord pardonné.»
Pour revenir à la nécessité de se mettre au diapason avec la Volonté divine, sur une de ses petites images, le Maître dicta à Don Dolindo un message précieux sur l’importance du discernement:
Jésus à l’âme: «L’échelle du ciel est ma Volonté. La voie pour atteindre ma Volonté est l’abandon et la confiance dans les petites choses; la voie de la confiance est de peu penser à ce qui est arrivé et à ce qui peut arriver. Pourquoi penser au passé qui n’est plus? Pourquoi penser au futur qui ne dépend pas de toi? Repose-toi en moi en accomplissant fidèlement chaque obligation, faisant tout ce qui dépend de toi au moment où tu dois agir; voilà le secret de la paix intérieure, donc de la ferveur de l’âme. Il n’y a pas de ferveur sans calme et il n’y a pas de calme sans total abandon en moi.»

«Jésus c’est à toi d’y penser», pp. 150-153

Légende: Mots d’amour à Jésus en forme de croix

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