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Comment prévenir et soigner une dépression ? (2)

Parvis Santé: Corps - Cœur - Esprit
 

Comment faire pour éviter ou neutraliser une dépression?

1. L’aspect affectif
Bien des gens tombent dans la dépression parce que leur vie est sans issue ou que leurs rapports avec leur conjoint sont tissés de conflits ou parce qu’il n’y a plus d’amour ou d’affection entre eux.
A ce moment-là, l’affectif étant absent ou ponctué de moments difficiles, on a l’impression que la vie est infernale et qu’il n’y a plus de solutions.
Quand le cœur n’est pas aimé, le corps, toujours tendu et angoissé, s’épuise dans une crispation nerveuse qui ne trouve ni certitude d’apaisement, ni espoir de quiétude. Alors les nerfs bloquant le fonctionnement organique et glandulaire créent de multiples maux: gastrites, entérites, transit intestinal ralenti, sommeil perturbé avec fatigue constante et maladie de carence parce que les intestins n’assimilent plus facilement le bol alimentaire.
Pour éviter une dépression, l’équilibre affectif est donc indispensable à l’homme et à la femme. Savoir contrôler ses pulsions, ses envies ou ses besoins, et comprendre l’autre en recherchant avec lui la sagesse du couple, voilà ce qui est indispensable pour vivre heureux à deux et éviter une dépression d’origine affective. Et dans la vie relationnelle, il est primordial de savoir gérer ses émotions et ses états d’âme, sinon on est vite surpris de ses emballements subits qui se terminent en rupture, en chagrin et en désespoir.
Certes savoir se connaître et se contrôler pour ne pas dire oui à n’importe qui et agir n’importe comment est indispensable pour vivre heureux et en paix. Toutefois, un bon équilibre glandulaire et nerveux passe par une bonne hygiène physique dans laquelle une alimentation saine apportera les nutriments cellulaires indispensables à une bonne santé. Cela facilitera une meilleure résistance aux rapports humains et une forte personnalité moins influençable et plus structurée sur les valeurs essentielles de la vie. La santé repose aussi sur un sommeil régulier permettant à l’organisme de mieux récupérer, et ainsi de mieux assimiler la nourriture absorbée. Ainsi, chaque matin, ce bon sommeil permet de retrouver une forme plus adéquate pour le travail, la détente et l’exercice physique indispensable pour éviter la surcharge pondérale toujours préjudiciable. C’est pourquoi l’alimentation saine et variée assure toujours un capital de santé physique et affective. Il n’y a pas seulement l’aspect physique ou affectif pour ne pas tomber dans la dépression, il faut y ajouter le côté spirituel.

2. L’aspect spirituel
La vie spirituelle permet d’éviter la dépression parce qu’elle centre l’esprit et le cœur sur le Christ qui donne un autre sens à notre vie et nous permet par sa grâce de surmonter et vaincre bien des difficultés.
Il est vrai que prier Dieu chaque jour, faire oraison et méditer la parole évangélique permettent de recadrer notre vie et notre quotidien différemment. On arrive à rediriger notre vie sur les priorités qu’on s’impose et qui recadrent autrement notre vie quotidienne. Ces priorités structurent notre être, l’équilibrent et lui permettent d’avancer sans se laisser imposer un cadre de vie déformant notre mental, agressant notre affectif et épuisant notre physique.
Quand l’esprit maintient le cœur en maîtrisant ses passions et conduit le corps vers l’ascèse et une obéissance plus rigoureuse aux lois de la vie saine, la dépression ne peut pas trouver d’issue favorable ou pénétrer dans notre être pour le déstabiliser ou le désorganiser.
La dépression est toujours un conflit envers soi-même, autrui ou la société. Il faut apprendre à se connaître pour gérer sa vie et en mesurer les limites. Vouloir toujours essayer de dépasser ce qu’on ne peut pas atteindre, c’est condamner son esprit à penser faux, son cœur à mal aimer et son corps à vivre contre nature. Ainsi les nerfs craquent, les glandes fonctionnement mal et le déséquilibre organique et nerveux entraîne un moral défectueux et une vie spirituelle en baisse.
C’est pourquoi, celui qui sait donner du temps à la prière quotidienne, sait mieux gérer sa vie, son temps, ses passions et ses besoins. Il devient maître de lui-même et conséquemment des autres et de l’impact social sur lui. Face aux revers de la vie, il sait prendre plus de recul pour réfléchir, attendre et aviser l’action au moment opportun et adéquat, afin de réaliser la volonté de Dieu et prendre la bonne voie tout en gardant l’équilibre dans la sagesse de l’amour et l’amour de la sagesse.
Celui qui veut se suffire à lui-même pour tout entreprendre, tout réaliser et tout dominer n’a aucune chance de réussir face ce monde cruel, égoïste et dominateur, écrasant toute personnalité forte ou évinçant quiconque refuse d’épouser le système et de collaborer à l’esprit mondain sans cesse en mouvement, toujours variable et jamais enclin à suivre la Vérité intrinsèque de Dieu, de sa Création et de ses créatures. Et ceci se comprend parce que l’évolution de la pensée s’adapte à l’incohérence de l’orgueil humain mais jamais à la sagesse de Dieu qui a créé l’homme pour un état de vie précis conforme à sa nature et à sa finalité éternelle.
En fait, la dépression est la résultante de l’homme toujours en révolte contre lui-même, contre autrui ou contre la société qu’il ne comprend pas.
La dépression n’existe pas ou cesse d’être quand l’homme retrouve ses racines en sachant d’où il vient, ce qu’il fait sur terre et où il va au terme de sa vie. En fait, trouver un sens à sa vie et lui redonner dans le Christ une dimension éternelle change toute perspective d’existence, de compréhension et d’amour de soi et des autres.
En conclusion, la dépression reste un mal individuel et social. Il est individuel parce qu’il est toujours un mal physique et mental de l’homme qui s’ignore pour s’insérer et se réaliser dans la société. C’est aussi un mal social qui refuse la richesse individuelle pour la comprimer et la formater à l’idéal social, politique ou économique que le monde désire instaurer, et dans lequel tout homme doit entrer sous peine de mourir dans l’isolement de sa sagesse ou de son idéal incompris.
Quand l’homme recherche d’abord la sagesse de Dieu dans la prière, il comprend combien la richesse de la Vérité peut apaiser son intelligence, combien la force de l’amour peut libérer son cœur, et combien le respect de son corps lui permet de demeurer en santé. Ainsi donc, il n’est plus l’esclave du monde, de ses passions, ni de son corps. Il devient le maître de lui-même sachant comment il faut penser, agir et aimer pour demeurer dans l’axe du vrai, du beau et du bien. Ces valeurs recentrent l’homme sur lui-même en lui apprenant que, le Vrai éclaire l’intelligence humble et raisonnable, le Beau appelle l’esprit à contempler la création pour rejoindre le Créateur, et le Bien nourrit son cœur pour le convaincre d’aimer sagement pour ne blesser personne: ni Dieu, ni soi-même, ni autrui.
La dépression comme toute maladie demeure le fruit de l’homme qui refuse la vérité de son être, cet être qui est créé pour penser sagement, aimer gratuitement et prier Dieu humblement.

Père François Zannini, naturopathe