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J'ai cru à l'Amour

Vie et offrande de Sœur Léonie Nastał

Âme-victime cachée

A l’occasion de la parution française du journal spirituel de Léonie Nastał: J’ai cru à l’amour, la correctrice, Agnizszka Kurys a bien voulu nous présenter la sainte religieuse ainsi que son œuvre. Voilà un nouveau sommet de la mystique du XXe siècle, digne de figurer à côté D’histoire d’une âme de Thérèse de Lisieux et du Petit Journal de Sœur Faustine.

«Tu recevras beaucoup de grâces pour bien accomplir ta mission sur la terre. C’est par toi que je veux apprendre aux petites âmes la confiance de l’enfant et la foi en l’amour.»
C’est dire quelle lumière et quel bien cet ouvrage peut apporter à une âme qui veut vraiment progresser dans l’amour du Seigneur.
Maria Nastał est née le 8 novembre 1903 dans une famille de petits paysans, très pieux et très pauvres, à Stara Wies, un village en Galicie – région qui, à cette époque-là, appartenait à l’Autriche, car à partir de 1772 jusqu’en 1918 la Pologne n’existait pas sur la carte de l’Europe. Elle était partagée entre la Russie, la Prusse et l’Autriche. A cause de la misère de sa famille et de toute la région, le père de la future Sœur Léonie partit pour l’Amérique, y gagner de l’argent pour sa famille; il émigra l’année de la naissance de sa fille et n’est rentré chez lui qu’en 1921; il a donc été absent pendant 18 ans.
Dès son jeune âge Maria percevait intuitivement la présence de Dieu. Elle commence son Journal avec ces mots: «Que Dieu m’aimait, déjà toutes les créatures me le disaient sans un mot, les créatures que je connaissais petit à petit. (…) Ce langage de la nature, des prairies fleuries et des oiseaux qui chantaient, ce n’était pas qu’un rêve, ce fut une voix qui informait que là-haut, où s’achève l’action de la nature, où même la pensée humaine ne parvient pas, mais où tel oiseau fatigué revient à son nid, c’est bien quelque part par là que vit ce Dieu qui s’appelle Amour.»
L’exemple de sa mère, le rayonnement de sa paroisse – basilique des pères jésuites avec le tableau miraculeux de l’Assomption de la Sainte Vierge dite «Mère de la Miséricorde» – et celui de deux maisons religieuses, le noviciat des jésuites et la maison générale de la Congrégation des sœurs servantes de la très Sainte Vierge Immaculée, ont fortement influencé la vie spirituelle de Maria, sa volonté d’adhérer pleinement à Dieu, son amour pour l’Eglise et pour la Pologne. Elle était très attirée par l’oraison et l’adoration eucharistique, passait beaucoup de temps à prier; elle s’est même fait un petit oratoire au grenier de sa maison. La pauvreté dont elle a fait l’expérience pendant son enfance et sa première jeunesse, l’a rendue particulièrement sensible à la détresse des autres.
Douée et laborieuse, après avoir terminé l’école primaire dans son village natal, Maria continuait ses études à l’école populaire à Brzozów et à l’école féminine à Sanok. Depuis son jeune âge, elle désirait vivre uniquement pour Dieu comme sœur servante mais ce désir rencontrait des obstacles inattendus: encore toute petite, ayant confié à sa mère son désir, elle a entendu dire que c’était impossible pour elle, car la vie religieuse n’était accessible qu’à des personnes riches ou bien éduquées. Elle rêvait alors de devenir ermite et vivre tout près de Jésus. Beaucoup plus tard, après avoir terminé sa 6e classe, elle a demandé officiellement l’admission à la Congrégation des sœurs servantes à Stara Wies, mais son père s’y est opposé fermement, à tel point qu’il l’autorisait à continuer ses études à condition qu’elle renonce sous serment à son désir de la vie religieuse. Malgré son amour pour les études, Maria a quitté l’école. En secret, elle a inscrit sur sa poitrine avec un clou embrasé le nom de Jésus (IHS). Ses parents ont vite appris ce secret, car il fallait s’occuper en urgence de la blessure infectée. Vu la détermination de sa fille et après avoir entendu un sermon sur Stanislas Kostka (1550-1568), un jeune noble polonais qui a fui son père hostile à sa vocation et s’est rendu à pied à Rome pour entrer chez les jésuites, le père de Maria a finalement accepté que sa fille entre au couvent. Après huit ans d’attente et d’épreuves, elle a pu réaliser son seul rêve.
Le 18 avril 1926, à l’âge de 22 ans, après le postulat et une retraite spirituelle, Maria a commencé son noviciat. Le jour de sa prise d’habit elle a reçu le prénom Leona, en mémoire d’une sœur défunte, Leona Jankiewicz, morte en odeur de sainteté. Plus tard elle a changé ce prénom en Léonie (diminutif, «petite Leona»); en plus, ce prénom a été utilisée par Jésus quand Il s’adressait à elle. Au début de sa vie religieuse elle s’est fixé un seul but: adhérer à Jésus de plus en plus et L’aimer de plus en plus. Elle Le trouvait en oraison et en adoration eucharistique pendant chaque moment libre entre de nombreux travaux et différentes responsabilités qui témoignent de ses grandes capacités: après la première année de noviciat, elle a fait son stage apostolique comme enseignante à l’école maternelle dans un village près de Lvov; la même année (1927) elle a remplacé pendant trois semaines la sœur organiste; à Przemysl (1928-1932) elle a fait les études au niveau du collège et a passé son bac à Lvov (1932). Dans les années 1933-1937 elle exerçait une responsabilité importante à Poznan, en assurant le logement, l’entretien et les soins médicaux à 74 sœurs qui faisaient là leurs études (la congrégation n’avait pas de couvent en cette ville), ainsi que l’aide dans les domaines de leurs études (infirmerie, enseignement au niveau de l’école maternelle et primaire). Elle écrivait aussi des poèmes et des sketches à la demande des sœurs. Le 13 avril 1934 Léonie a fait sa profession perpétuelle à Stara Wies.
Le 4 juin 1934 pendant la sainte messe elle a entendu pour la première fois une voix intérieure dans son âme. Dès ce moment, sa vie avec LE Seigneur Jésus s’approfondissait toujours à travers tout un cheminement intérieur. Jésus avoue à Léonie son amour et sa soif d’amour, voire Il se dit esclave de l’amour. Il introduit Léonie dans les mystères de sa vie au sein de la Sainte Trinité, de sa vie terrestre, mais aussi Il lui fait sentir ses absences en se cachant, en se taisant. Plusieurs fois mise à l’épreuve de l’aridité et de la déréliction, Léonie fait l’expérience de sa misère, voire de sa nullité. Mais Jésus lui explique l’essentiel de leur lien: «Dans ton âme, je dépends de toi. Moi, Dieu, de toi, nullité, je vivrai dans ton âme de ce que tu donneras de toi-même. Plus tu me donneras d’amour, plus je pourrai croître en toi jusqu’à la plénitude de l’âge dans lequel le Père céleste désire me voir en toi. Il lui révèle son amour pour les humains et se plaint d’être négligé, rejeté, traité avec indifférence et froideur même par des âmes religieuses et par les gens froids et insensibles.
Si bien des gens ignorent ou ne veulent pas connaître Dieu et son amour, il faut entreprendre la prière et les sacrifices pour eux, bien plus – il faut s’offrir soi-même. Ainsi naît l’idée des «âmes-victimes». Jésus a appelé Sœur Léonie à souffrir pour le salut des âmes. Plusieurs fois Il lui en parle. Voilà l’essentiel: «L’âme humaine – voici l’œuvre de la tout-puissance, de la sagesse et de l’amour de Dieu. Qu’il m’est douloureux de voir cet enfant d’amour de Dieu se vautrer dans la boue. C’est à toi, mon âme-victime, de les en arracher. Plus ton offrande sera grande, plus tu gagneras d’âmes pour le ciel. Et n’oublie pas que tu t’es consacrée en holocauste. J’ai accueilli ton offrande. Viens donc à mon Cœur avec humilité et confiance, puiser les trésors de ma miséricorde pour les âmes.»
Avec beaucoup de discrétion, Léonie pratiquait des mortifications et pénitences sévères, en les considérant comme chemin de l’amour de Dieu par-dessus tout. «Je ne tue pas, je donne la vie. O, si les âmes connaissaient le prix de la mortification, si elles savaient son prix, elles l’auraient réclamée beaucoup plus qu’un richard ne convoite une richesse», lui disait Jésus. Le chemin de l’offrande de soi-même pour d’autres devient de plus en plus exigeant: «Réfléchis combien j’ai dû souffrir à la vue des âmes qui courent vers leur damnation éternelle. Quant à elles, ni sur la terre, ni de toute éternité elles ne me récompenseront jamais de ma douleur d’amour, ce que je désire pourtant si ardemment. Je compte donc sur mes âmes choisies qui ne me refuseront rien, elles s’offrent pour ceux qui ne m’aiment pas. Veux-tu, ma chère, appartenir à leur nombre? Je t’ai choisie, il s’agit donc seulement de ta magnanimité dans de petites choses, petit à petit nous passerons à des choses plus grandes et plus difficiles. As-tu bien répéré le mot «passerons»? Je m’en suis servi, car à vrai dire, ce sera déjà l’union entre nous.»
Le 27 août 1933 Léonie a fait un vœu privé, d’abord pour six mois, en se donnant au Seigneur Jésus comme offrande réparatrice pour les pécheurs, en particulier pour les coupables de péchés charnels. Elle l’a renouvelé comme «quatrième vœu» avec sa profession perpétuelle. Le 13 juillet 1934 elle s’est engagée par un autre vœu privé de ne commettre librement aucun péché véniel; le 2 janvier 1936 – de faire ce qui est plus parfait; en 1938 – de faire tout par amour.
Elle a offert sa vie pour les prêtres. En effet, Jésus lui a dit: «C’est avec joie que j’accepte tes sacrifices pour les prêtres. Apporte-moi encore plus de sacrifices pour eux et prie encore plus pour les prêtres. Ils ont besoin de beaucoup de grâces, afin de persévérer sur les hauteurs de la sainteté à laquelle ils sont appelés. Le prêtre ne peut pas être un tiède et médiocre serviteur de Dieu, car tel, il finirait bientôt au bas-fonds. Il doit être saint, afin de pouvoir contaminer les autres par sa sainteté.» Léonie a donné sa vie pour un prêtre et ensuite pour la santé du Pape (Pie XI).
Jésus la préparait à offrir toujours plus: «Ma petite enfant, soit toujours prête à m’offrir les sacrifices que mon amour demandera de toi. Renoncer à soi-même en tout, abandonner les plaisirs anodins et permis mais dont on peut faire un sacrifice, seule une âme magnanime sait le faire, une âme dont la vie devient une mort continuelle. Ou encore plus explicitement: Si tu n’avais pas entrepris volontairement des mortifications physiques, je t’aurais éprouvée par des souffrances découlant de maladies.» Pourtant Jésus obéit aux interdictions et permissions du confesseur de Léonie; toutes les offrandes et mortifications doivent être soumises à l’obéissance.
A partir du septembre 1934 Léonie est accompagnée et dirigée dans sa vie spirituelle par un prêtre simple, modeste et pieux, Père Casimir Schmelzer. Le 7 janvier 1935 elle a reçu pour la première fois un ordre de la part de Jésus: écrire ce qu’il lui disait depuis déjà six mois. Plus tard Jésus insistait: «Ma bien-aimée, je veux que tu écrives tout ce que tu entendras dans mes entretiens confidentiels et cordiaux avec toi. Ce n’est pas à toi de savoir quel en est mon but. Ma volonté est que tu écrives, cela doit te suffire.» Son confesseur ne lui en a donné la permission que seulement après une longue période d’essai. Plus tard, lorsque Léonie éprouvait une résistance pour écrire, se demandant si c’était effectivement Jésus qui lui parlait, son confesseur a changé la permission en ordre. Elle a écrit son Journal spirituel (1934-1939) en huit cahiers qui contiennent ses expériences spirituelles et ses entretiens avec Dieu.
A l’exception de son confesseur, personne ne savait que Léonie voyait Jésus et qu’ils se parlaient, telle était la volonté de Jésus. Le style de la piété de Léonie n’était pas accepté par une partie des sœurs et cela aussi devait être une source de sa souffrance, d’autant plus que Jésus lui transmettait des messages pour sa congrégation et pour certaines sœurs en particulier. «Votre congrégation est active, mais il vous faut quand même des âmes qui fertilisent le champs de la Congrégation par une source vivifiante de grâces qui, à travers elles, couleront sur d’autres. Tes sœurs sont parfois à des postes semblables à ceux des soldats sur le front. Elles sont exposées à de nombreux périls.» Plus tard Il l’assurera: «Si d’une Congrégation je me choisis une âme pour la combler de grâces et surtout pour parler aux autres par son intermédiaire, j’ai toujours en but non seulement le bien de la personne mais aussi celui de toute la congrégation. La religieuse qui suit elle-même la voie de la petite-enfance peut témoigner que c’est Jésus qui doit être à la première place parmi les engagements de la communauté et elle doit aussi entraîner les autres sur le chemin de la souffrance offerte.»
Léonie reçoit aussi un message pour son pays. Dans une vision, Marie lui dit: «La Pologne est mon règne. Mon Fils est Roi de toutes les nations; de par ta volonté, moi, je suis leur Reine, mais la nation polonaise m’est particulièrement chère. Je suis sa Reine. Que mon Fils, Jésus le Christ, Roi, soit adoré et aimé dans ce pays.»
Après la suppression du poste des sœurs à Poznan en 1937, Léonie arrive à Stara Wies où elle donne au noviciat, des cours de la littérature polonaise, de psychologie, de biologie. Elle se sent faible et épuisée. Les examens médicaux révèlent une tuberculose pulmonaire avancée.
Sa maladie dure trois ans. «Je suis tellement heureuse de cette possibilité de pouvoir passer bientôt chez Dieu que peut-être rien ne peut plus me causer de soucis. Je ne compte pas sur moi-même ni sur mes propres mérites car je n’en ai pas. Je compte sur Jésus, je L’aime, je me confie à Lui, je m’abandonne à Lui sans réserve» écrivait Léonie dans une lettre.
Elle s’est soumise à la cure médicale dans l’esprit de l’obéissance, prête à accepter ce que Jésus lui préparait, tout en travaillant malgré sa santé faiblissante: elle continuait d’écrire les poèmes et les mises en scène à la demande des sœurs, aidait les sœurs dans leurs travaux, travaillait comme sacristine à la chapelle de la maison, entretenait la correspondance de la supérieure.
En novembre 1939, quand la Seconde Guerre mondiale sévissait déjà en Pologne (depuis le 1 septembre 1939), Léonie, gravement malade, de nouveau à Szczawnica, où elle n’avait pas la possibilité de communier, demande de revenir à Stara Wies: «car ici je suis privée de ce qui est pour moi le plus précieux: la sainte Communion tous les jours, car je ne vais plus à l’église, température 39°-40°C», écrivait-elle dans une lettre. Malgré les conditions difficiles de la guerre, elle y a été transportée en décembre. A la demande de sa supérieure générale, pendant quinze jours elle a rédigé son autobiographie, sous forme de l’histoire d’une vocation.
Le 10 janvier 1940 dans l’après-midi Sœur Léonie Nastał est retournée à la Maison du Père. Elle partait convaincue que, du haut du ciel, elle pourrait aider d’une façon plus efficace sa Congrégation, sa famille et sa patrie ravagée par la guerre. En effet, Dieu lui a fait connaître la voie la plus courte et la plus simple pour aller au ciel, la voie accessible à tous.
Très vite après la mort de Sœur Léonie, la Congrégation commence à rassembler les preuves de ses vertus et de sa sainteté. Le procès diocésain (1977-1980) dans le diocèse de Przemysl affirme l’héroïcité des vertus de la Servante de Dieu. En 1998 la Congrégation pour les Causes des Saints à Rome promulgue le Décret de validité du procès cognitif. Mais Sœur Léonie aide, sans attendre la gloire des autels. Par exemple, une sœur de sa congrégation, Sœur Romana Kusek, attribuait à Sœur Léonie sa guérison d’une maladie grave et incurable. Elle est morte à l’âge de 77 ans, en 1985.
Prière, par l’intercession de la servante de Dieu Sœur. Marie Léonie Nastał
Seigneur Dieu, qui gratifie généreusement la confiance mise en toi, par l’intermédiaire de Sœur Marie Léonie, servante inébranlable de Toi-même et de ta Mère Immaculée, accorde-nous les grâces que nous désirons... et daigne orner cette Servante de la couronne de gloire, qu’elle nous conduise à T’aimer par-dessus tout et la Vierge Immaculée comme notre Mère la plus chère. Amen.
Notre Père... Je vous salue Marie... Gloire au Père...

Agnieszka Kurys