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Jean-Marie Vianney et Don Bosco

2015: année de la vie consacrée

par Bernard Balayn

En cette «Année dédiée à la Vie consacrée», la Providence nous offre de méditer sur deux prêtres exceptionnels ayant sanctifié le XIXe siècle. Nés de part et d’autre des Alpes et tous les deux d’origine modeste, ils ont grandi dans des difficultés, été aidés par leur mère vers le sacerdoce, l’ont assumé avec une sainteté extraordinaire, en y mettant au centre l’eucharistie et leur zèle pastoral ardent, l’un pour ses ouailles, l’autre pour la jeunesse. Pourvus de charismes différents, mais dévorés par la sainteté, ils l’emportent plus par leur unité que par leur diversité.
Saint-Jean Marie Vianney (1786-1859)


Jean-Baptiste Marie Vianney a grandi dans un contexte douloureux, celui de l’époque révolutionnaire et impériale. Aidé par une mère exemplaire, enseigné par un saint curé, le Père Balley, touché au fond de l’âme par le martyre de bien des prêtres lyonnais sous la guillotine, aidé par un vicaire général (Mgr Courbon) qui avait décelé en lui une grande force spirituelle cachée sous une apparente fragilité physique, il persiste dans ses études de séminariste, et, au sortir de la grande et longue persécution de 1789-1815, voici qu’il est ordonné prêtre le 13 août 1815 à Grenoble.
Dès son retour, le Père Balley le reçoit comme vicaire, tous deux rivalisant de pauvreté, de sanctification, de zèle pastoral. Ce prêtre est vraiment l’inspirateur de toute la profondeur de sa vie sacerdotale. Peu après sa mort, Mgr Courbon le nomme en 1818 curé d’un village où tout est à reprendre, depuis la petite église délabrée, jusqu’au soin des âmes dévastées par l’impiété, l’indifférence ou la haine révolutionnaires: Ars. Il sera désormais connu sous le nom de «Curé d’Ars». L’évêque lui avait dit: «Vous vous y sanctifierez». Il ne croyait pas si bien dire.
Désormais, la reconquête des âmes est commencée. Jour après jour, durant 41 ans ininterrompus, Jean-Marie Vianney évangélise ses paroissiens par son exemple de vie et ses qualités de pasteur.
Ainsi, non seulement il les conquiert à la foi, mais attire de proche en proche des pèlerins de la région, de France et d’ailleurs, pour en faire un prêtre «mangé» par son ministère. Ministère du culte alimenté à une foi inébranlable et sereine, à une force irrésistible: la prière dès l’aube; ministère ressourcé et centré sur l’Eucharistie qui l’infuse tout entier.
Ministère de la parole par ses prédications dominicales et ses célèbres catéchismes; ministère de sa charité auprès des écoles et orphelinats qu’il crée pour sauver une jeunesse en péril, et des dons qu’il opère constamment. Ministère des sacrements où domine son charisme eucharistique hors pair et son zèle inégalé dans la confession (10 à 15 h. par jour!). Son influence tient dans ce célèbre éloge d’un pèlerin parisien: «A Ars, j’ai rencontré Jésus-Christ dans un homme».
Ses secrets sont sa conscience sacerdotale poussée au plus haut degré, son sens du sacrifice qui le fait vivre dans une ascèse digne des pères du désert, sa prière et sa méditation puisées au tabernacle et aux livres saints. Son amour de la Mère de Dieu l’aide dans ses difficultés, ses souffrances, ses tentations, sa lutte acharnée contre le Démon, qu’il finit pas lasser et vaincre. Il confie et consacre à l’Immaculée toute sa paroisse qu’il emmène un jour en son sanctuaire de Fourvière.
Son exemple de vie consacrée est tel qu’après sa mort (4 août 1859), il devint une source d’imitation sacerdotale et pastorale inégalée pour toute l’Eglise (ex. Saint P.-Julien Eymard), au point qu’il fut canonisé (1925) et déclaré «Patron de tous les curés de l’univers», et reçut en 1986, la visite d’un grand imitateur: saint Jean Paul II.
Saint Jean Bosco
(1815-1888)


Bien que né 29 ans plus tard, et 3 jours après l’ordination sacerdotale de son illustre devancier, Jean Bosco présente bien des similitudes avec lui, mais selon un contexte et des orientations différents.
Tôt orphelin de père, il a grandi dans l’amour reconnaissant et l’écoute filiale de sa mère: deux des trois sources de sa vocation, la troisième étant son admiration, lui aussi, pour les saints prêtres de sa région de naissance, à l’est de Turin.
Dès son jeune âge, il s’intéresse aux enfants désœuvrés qu’il rencontre et s’ingénie à les distraire tout en leur parlant de la foi reçue de sa maman. Jésus l’attirant précocement, lui trouve les bons prêtres qui le conduisent au sacerdoce (1841) au même âge que son aîné Vianney.
Tout en poussant ses études, il sent que son ministère principal sera dans le prolongement de son enfance: s’occuper des jeunes à problèmes de la région de Turin où il a été ordonné et se fixera.
Non seulement il prend ceux que la Providence lui amène, mais il s’occupe aussi des orphelins, de sorte qu’il aura bientôt jusqu’à 500 jeunes à diriger! Avec des aides, dans ses écoles, il les enseigne (la foi et l’instruction) et leur donne des raisons de vivre en leur apprenant des métiers qu’il a exercés jadis.
A partir de 1855, il étendra son œuvre aux filles, puis il enverra des missionnaires salésiens dans diverses parties du monde. «Salésiens», parce qu’il avait voulu imiter Saint F. de Sales, le grand évêque de Genève qui avait ramené à la foi tant de protestants et suscité tant de vocations sacerdotales. Ayant perdu sa chère maman qui était devenue son auxiliaire pour ses nombreux jeunes, il demanda à Marie de devenir sa nouvelle aide et plaça son œuvre sous sa protection. Elle devint N.-D. Auxiliatrice et lui dédia la fameuse Basilique qu’il fit construire en son honneur à Turin, consacrée en 1868.
Grand ami de la France, il vint y prêcher et lui demander sa générosité pour la Basilique du Sacré-Cœur que le pape Léon XIII1 lui demandait, comme celle de Montmartre. Il provoqua sur son passage beaucoup de conversions.
Prêtre aux charismes variés, il prit avec les années une autorité considérable en Italie et à l’étranger, se trouva en relations avec de hautes personnalités qu’il conseilla des lumières que Dieu, Marie et son ange gardien2 lui envoyaient. Parmi bien des dons, il était célèbre pour ses songes3 et prémonitions. Autorité appuyée au surplus par de nombreux miracles.
Son œuvre maîtresse de défenseur de la jeunesse demeure prophétique pour aujourd’hui et a inspiré maintes vocations, dont celle de Jean Paul II, l’ami des jeunes et créateur des Journées Mondiales de la Jeunesse, n’est pas des moindres. Le sceau de cette œuvre est la réussite de l’éducation chrétienne du jeune Dominique Savio, mort à 15 ans (1842-1857) et canonisé par Pie XII en 1954.
Jean Bosco mourut épuisé le 31 janvier 1888, au même âge que J.-M. Vianney (73 ans) après avoir exercé pendant la même durée. Pie XI, qu’il avait connu jeune prêtre, le canonisa la même année en 1925. Il est l’un des plus célèbres apôtres de la jeunesse de l’histoire de l’Eglise.
En cette année vouée à la vie consacrée rendons grâce à Dieu pour le double anniversaire de ces géants de la sainteté, dont la vie de grande sanctification a été si parallèle et variée à la fois, pour la gloire de l’Eglise et la cause de la charité universelle.
Bernard Balayn

Notes:
 1. Il avait une grande dévotion envers le Sacré-Cœur [comme envers la Reine du Rosaire], et Lui consacrera le genre humain (1899).
 2. Dans maintes circonstances difficiles, un chien inconnu le défendait contre des agresseurs.
 3. Celui du triomphe de l’Eglise sur le Mal par l’Eucharistie et l’Immaculée Conception reste célèbre.