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Sainte Rita Rose de Cascia

A travers les siècles, Dieu nous fait présent de saints ou de saintes qui servent à soulager la misère des chrétiens. Sainte Rita de Cascia est assurément à placer dans cette catégorie, elle qui est connue sous le vocable de: «Avocate des causes désespérées». Un livre magnifique retraçant la vie et montrant les lieux où vécut sainte Rita de Cascia vient de paraître au Parvis. Il est richement illustré de photos magnifiques. Cette grande sainte nous  démontre que la foi peut renverser les montagnes.

Dans le monde entier, sainte Rita de Cascia est connue sous le titre de: «Avocate des causes désespérées», ou de: «Patronne de l’Impossible». Comment cette marguerite, cette petite fleur de l’Ombrie qui fut épouse et mère, avant que d’être sainte, a-t-elle réussi à devenir une grande thaumaturge, aussi populaire que saint Antoine de Padoue, selon les termes mêmes de Jean Paul II?
Sainte Rita est honorée en France comme elle l’est dans toute l’Italie: on la retrouve à Paris, dans le quartier «chaud» de Pigalle, ou encore à l’ombre des ruelles du vieux Nice, dans la toute petite église de l’Annonciation transformée en chapelle ardente… Mais on la retrouve aussi en Amérique latine où nombre de petites filles portent le prénom de Rita, et jusqu’en Orient, au Liban, où des hommes et des femmes en détresse l’invoquent pour la paix, en sachant que cette rose a vraiment là-bas le «parfum des cèdres». Oui dans le monde entier sainte Rita a réellement exaucé des prières désespérées et réalisé l’impossible! Alors, voici en quelques mots son histoire.
Rita est, comme certains enfants de la Bible, un enfant tardif, dont la venue fut annoncée par un ange; Elle a vu le jour à Roccaporena, petit village montagnard perdu au cœur de la verte Ombrie. Cette Ombrie, qui a été reconnue «sacrée» car elle a enfanté de grands saints, tel saint François d’Assise, presqu’un siècle avant Rita. La petite Rita, nouveau-née dans son berceau, attire des abeilles qui viennent se poser innocemment sur sa bouche d’enfant: c’est le présage que ses paroles seront du miel pour tous ceux qui l’écouteront.
Rita, dont le nom fut choisi en l’honneur de sainte Marguerita, qui signifie perle en latin, était ainsi, dès l’enfance, élue de Dieu.
Elle vint au monde en mai 1380, dans un pays qui n’était pas encore l’Italie, mais seulement un enchevêtrement de petites communes luttant pour leur indépendance face à une papauté toute-puissante et à la convoitise Saint-Empire romain germanique. C’était le combat entre guelfes, les partisans du pape, et gibelins, ceux de l’empereur; combat qui, en réalité, dressait les nobles et les bourgeois contre le petit peuple. C’était l’époque de Dante et de Giotto: le fameux Quattrocento italien (XVe)qui correspondait en France à l’émergence d’une autre grande figure sainte, Jeanne d’Arc, qui elle aussi sacrifiera sa vie pour la paix du Christ.
Les parents de Rita voulurent la marier à un âge encore tendre, ainsi que c’était la coutume à l’époque. Elle eut pour époux un fier soldat, Paolo Mancini, qui appartenait au clan des gibelins de la montagne. Les familles étaient déchirées par la guerre mais aussi par la vendetta1 qui ensanglantait l’Italie depuis plusieurs générations. Le sang ne pouvant se laver que dans le sang, et c’est cette loi féroce que s’employa à combattre Rita tout au long de son existence. Elle la combattit principalement par l’imitation de Notre Seigneur Jésus-Christ, allant jusqu’à reproduire dans son jardin de Roccaporena une via crucis, afin d’être plus près du mystère de la Passion.
On sait que Rita réussit à adoucir au fil des années son mari et fut pour cela surnommée «La femme sans rancune». Deux garçons naquirent, des jumeaux. Mais son époux, bien que s’étant éloigné de la cité de Cascia, et ne guerroyant plus du côté des gibelins, fut traîtreusement assassiné. Pour Rita commença une longue agonie de l’âme: elle aurait alors supplié son Sauveur Jésus de reprendre ses enfants auprès de Lui, plutôt que de les laisser devenir à leur tour des assassins. Et Dieu l’exauça. Ce sacrifice fut le premier coup porté à la dure loi de la vendetta.
Il faut bien se représenter la force inouïe de cette jeune femme qui, en s’oubliant elle-même, totalement, en offrant toutes ses douleurs d’épouse et de mère à son Sauveur, s’est hissée jusqu’à la Croix. Elle obtint ainsi le pardon pour tous et, dans une Italie ravagée par la guerre et les tremblements de terre, elle fit descendre la colombe de la paix sur les familles ennemies qui acceptèrent de déposer les armes et tombèrent dans les bras les unes des autres. Cette paix historique fut immortalisée par le tableau: «Paix a Cascia»2 (Marco Angellucci, 1547)
Rita voulait devenir moniale chez les sœurs augustiniennes du monastère Sainte-Marie-Madeleine, à Cascia. Les religieuses, refusant obstinément l’accès de leur couvent à une veuve de 40 ans, Rita fut miraculeusement introduite dans les lieux, grâce à l’intervention de trois grands saints, parmi lesquels se trouvait saint Augustin, dont la Règle suscita bien des ordres religieux en Ombrie. Rita passera désormais sa vie entre le soin apporté aux infirmes de la maladrerie (hôpital), la récitation du chapelet et son oraison nourrie de la lecture des Evangiles. Elle était toujours plus étroitement en union mystique avec le Christ souffrant sur la Croix, son Epoux divin.
En 1443, son monastère reçut la visite d’un frère franciscain, Jacques de la Marche, qui tint un sermon enflammé sur la Passion de Jésus-Christ. Ceci advint un Vendredi saint, et Rita en prière au pied du crucifix recevra alors le don d’un stigmate: une épine de la couronne du Christ, qu’elle gardera pendant quinze ans, ainsi que l’atteste l’épitaphe de son cercueil solennel. A partir de ce moment-là, elle vivra complètement recluse (excepté un bref pèlerinage à Rome), et ne se nourrira plus que de l’hostie, en continuant jour et nuit ses prières pour la paix. De son lit de malade, elle opérait déjà des miracles, des roses et des fruits furent cueillis en plein hiver, et sa réputation de thaumaturge commença à être connue, hors des murs de son couvent.
Quand elle rendit l’âme les cloches sonnèrent à la volée sans qu’aucune main humaine ne les ait touchées! Les gens affluèrent en nombre et la nouvelle des guérisons miraculeuses se répandit au sein des foules enthousiastes. En 1750, Jean V, roi du Portugal fut guéri d’une tumeur à l’œil, grâce à l’intercession de sainte Rita, et offrit une forte somme pour la réparation du monastère, abîmé par un récent tremblement de terre.
Les autorités ecclésiastiques ignorèrent longtemps tous ces prodiges et c’est vraiment la piété populaire qui réussit, après plus de quatre siècles, à vaincre la réticence de l’Eglise. Son corps demeura intact jusqu’à nos jours où on peut encore le voir, derrière sa châsse de cristal et d’argent, dans la basilique de Cascia.
En 1900 le pape Léon XIII, ce même pape que la petite Thérèse avait sollicité pour entrer au Carmel de Lisieux, déclara la bienheureuse Rita sainte et fixa sa fête au 22 mai (dies natalis). Il lui donna le titre de «Perle précieuse de l’Ombrie»; et ce faisant il révélait à la lumière du jour cette rose cachée de Roccaporena, pour l’offrir comme une nouvelle rose mystique à la gloire de Notre Sauveur Jésus qu’elle avait tant aimé.
Et du ciel, tout comme la petite Thérèse, Rita de Cascia elle aussi continue, aujourd’hui et pour l’éternité, à faire «pleuvoir» des roses de grâces sur la terre.

Marie Allain

Notes:
 1.   Vengeance, au nom de l’honneur, tolérée par l’Eglise de l’époque.
 2.   Voir le très beau livre illustré: «Sainte Rita de Cascia…» ( Editions du Parvis).